Physical Address

304 North Cardinal St.
Dorchester Center, MA 02124

Etats-Unis : une exécution à l’azote controversée en Alabama

L’Etat d’Alabama se prépare à exécuter un condamné à mort avec une nouvelle méthode, l’hypoxie à l’azote. La mise à mort de Kenneth Eugene Smith, 58 ans, est prévue jeudi 25 janvier. Cet homme avait été condamné pour le meurtre en 1988 d’Elizabeth Bennett, épouse d’un pasteur infidèle et surendetté, qui voulait toucher l’assurance-vie de sa femme. Ce dernier avait remis à Kenneth Smith et à un complice la somme de 1 000 dollars pour la tuer. Le pasteur s’était suicidé. Un jury condamna Kenneth Smith à perpétuité par onze voix contre une, mais le juge décida de lui infliger la peine de mort.
Ce n’est pas la première fois que Kenneth Smith se rendra dans la chambre d’exécution. Déjà en novembre 2022, l’Etat d’Alabama avait tenté de le mettre à mort. Pendant quatre heures, ses bourreaux avaient essayé de trouver une veine pour injecter un cocktail mortel. Ils l’avaient même positionné tête en bas. En vain. Le condamné avait été ramené dans sa cellule, comme d’autres prisonniers dont les exécutions ont dû être interrompues ou ont tourné au supplice.
Aucun Etat n’a jamais utilisé l’azote, un gaz neutre qui compose 78 % de l’air. Ce procédé a été autorisé en 2018 par l’Oklahoma, le Mississipppi et l’Alabama. Il consiste à fixer un masque sur le condamné, en le privant d’oxygène. L’opération est censée durer quinze minutes. Selon l’agence Associated Press, le bureau du procureur général de l’Alabama a déclaré à un juge fédéral que l’azote gazeux « provoquerait une perte de conscience en quelques secondes et causerait la mort en quelques minutes ».
L’association médicale vétérinaire américaine a écrit dans ses lignes directrices sur l’euthanasie de 2020 que l’hypoxie à l’azote peut être une méthode d’euthanasie acceptable dans certaines conditions pour les porcs mais pas pour d’autres mammifères, car elle crée un « environnement anoxique pénible pour certaines espèces ».
Les défenseurs de Kenneth Smith ont avancé que des fuites d’oxygène dans le masque pourraient prolonger son agonie ou que la méthode pourrait le faire vomir et s’étouffer ou le laisser dans un état végétatif. A la suite de multiples appels, la Cour suprême des Etats-Unis devrait donner, ou non, d’ici à jeudi son feu vert final à l’exécution.
La dernière fois qu’un condamné a été exécuté par gaz aux Etats-Unis remonte à 1999, quand un Allemand, Walter LaGrand, a été intoxiqué au cyanure d’hydrogène dans une chambre à gaz d’Arizona pour avoir tué un directeur d’agence bancaire en 1982 lors d’un hold-up raté, le frappant à vingt-quatre reprises avec un coupe-papier. Walter LaGrand avait mis dix-huit minutes à mourir.
Il vous reste 55% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

en_USEnglish