Inondations dans le Pas-de-Calais : une accalmie attendue dès vendredi et pendant le week-end

Rivières en crue, rues inondées, maisons délabrées : le Pas-de-Calais connaît depuis mardi des pluies torrentielles et des inondations. Le département devrait enfin bénéficier, dans la soirée vendredi 10 novembre, d’un début d’accalmie, offrant un peu de répit aux habitants épuisés.
Le Pas-de-Calais reste en vigilance rouge pour les crues, mais est repassé en vigilance jaune pour les pluies et les inondations, vendredi à 22 heures, à la faveur d’une « nette accalmie », selon Météo-France. Le Nord reste en vigilance orange pour pluie-inondation mais repasse en jaune pour les crues, comme les Ardennes ou le Calvados aussi en jaune pour crues. Toute une partie du Sud-Ouest présente ce même niveau de risque. Les départements de la Seine-Maritime et de la Somme sont, eux, placés en vigilance verte.
Cette parenthèse « devrait durer tout le week-end », a relevé le ministre de la transition écologique, Christophe Béchu, sur Franceinfo, tout en faisant part de ses « inquiétudes » concernant un nouvel épisode pluvieux en début de semaine.
Ces dernières vingt-quatre heures, « sur le quart nord-ouest des Hauts-de-France, les cumuls de pluies montent de 30 mm à 40 mm, jusqu’à 60 mm sur l’ouest du Pas-de-Calais, voire très localement 70 mm », insiste Météo-France dans son bulletin de 16 heures, ce vendredi.
Les précipitations continuent à gonfler l’Aa, la Liane et la Canche. Le bilan reste de trois blessés légers depuis lundi dans la zone concernée, où près de 350 pompiers se relaient pour assurer une permanence. « La population est fatiguée, elle n’en peut plus, elle se demande quand ça va s’arrêter et nous aussi », a déclaré Bruno Debove, conseiller municipal d’Hesdigneul-lès-Boulogne, commune qui s’est retrouvée à plusieurs reprises isolée par les eaux.
Dix-neuf résidents d’une petite maison de retraite à Nielles-lès-Bléquin ont dû être évacués par précaution, a précisé la préfecture de la zone de défense et de sécurité Nord. Une opération était par ailleurs, en cours vendredi matin dans une exploitation agricole du Montreuillois, où une centaine de bovins ont été sauvés. La Croix-Rouge a ouvert douze centres d’hébergement, dont le plus important à Saint-Etienne-au-Mont, où 300 maisons ont été sinistrées.
Dans les secteurs de Montreuil-sur-Mer, Boulogne-sur-Mer et Saint-Omer, la population a de nouveau reçu le message d’alerte conseillant de reporter ss déplacements, se réfugier en hauteur et couper l’eau, le gaz et l’électricité en cas d’inondation. A Blendecques, sur l’Aa, où les habitants ont tenté jeudi de protéger leurs maisons avec des sacs de sables, dans l’espoir de limiter les dégâts, les rues principales inondées mardi ne l’étaient plus vendredi matin, a constaté un journaliste de l’Agence France-Presse.
Les écoles de 200 communes restent fermées vendredi, comme la veille, et la circulation des trains demeure interrompue sur deux tronçons (Boulogne-Etaples et Saint-Pol-Etaples) au moins jusqu’à samedi, a communiqué la SNCF.
L’assureur Axa a enregistré « plusieurs centaines de sinistres » dans le Nord-Pas-de-Calais et on « se rapproche » du millier, a annoncé jeudi son directeur régional, Thibaut Denys de Bonnaventure. L’état de catastrophe naturelle doit être reconnu le 14 novembre pour les villes touchées dans le Pas-de-Calais et le Nord. Plus de 50 communes ont déposé un dossier, selon la préfecture.
La protection civile du Pas-de-Calais a lancé un appel aux dons et mis en place un numéro (03-74-20-03-07) « pour mettre en lien » les sinistrés ayant besoin d’aide pour le déblayage de leur maison avec ceux prêts à les aider.
S’ils constituent des phénomènes naturels, les inondations, cyclones et sécheresses peuvent être amplifiés par le réchauffement climatique généré par les activités humaines. Les inondations sont des catastrophes particulièrement coûteuses : entre 1970 et 2019, elles ont représenté 44 % de toutes les catastrophes et 31 % des pertes économiques.
Le Monde avec AFP
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