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Epargne durable : comment se lancer, en quatre étapes

Vous avez à cœur de réorienter votre épargne pour la mettre en adéquation avec vos valeurs ? La démarche n’est pas simple : les circuits financiers manquent de transparence, les placements dits « responsables » foisonnent, mais sont souvent illisibles, et il est difficile de croire les promesses de l’industrie, après des années de greenwashing.
« Ces questions sont importantes, mieux vaut ne pas les traiter le dimanche soir à la va-vite », estime Lucie Pinson, directrice de l’ONG Reclaim Finance, qui suggère « d’y passer du temps ». Pour éviter l’immobilisme auquel peut mener cette complexité, on peut aborder ce vaste sujet méthodiquement, en quatre étapes.
La première action consiste en une introspection pour s’interroger sur ses objectifs de rentabilité, sur le niveau de risque que l’on peut accepter, sur le temps dont on dispose, etc. Mais aussi sur ses valeurs, et ses buts en matière d’impact sociétal.
Qu’entendez-vous par « épargne responsable » ? Quel est votre niveau d’exigence ? Vous interdisez-vous de financer des secteurs comme le tabac, le charbon, le pétrole ? Désirez-vous que votre argent ait un impact dans des domaines qui vous préoccupent, tels le climat, l’égalité femmes-hommes, la biodiversité ? Préférez-vous investir dans des entreprises dont les pratiques correspondent déjà à vos valeurs, ou dans celles qui s’engagent à changer ?
Des objectifs qu’il faudra hiérarchiser. Plus les ambitions sont globales et les objectifs multiples, plus il sera complexe de trouver les produits correspondants.
A l’heure de confronter vos besoins et ambitions au marché, si vous êtes novice en finance durable, vous pouvez consulter le guide Epargnons l’avenir. La finance durable en 7 questions, de l’Agence de la transition écologique, pour une présentation des concepts, labels (Investissement socialement responsable, Finansol, Greenfin…) et réglementations.
Ensuite, le premier réflexe à avoir est d’apprendre à lire les discours des établissements financiers, souligne Mme Pinson : « Tout est affaire de warnings. Un exemple : si une banque dit cesser de financer les nouveaux champs pétroliers, ne pensez pas que l’argent que vous déposez ne financera pas de nouveaux projets d’énergies fossiles… »
En effet, les financements des banques sont essentiellement accordés à l’entreprise au global, et non fléchés vers un projet spécifique, comme l’a mis en lumière le rapport « Banking on Climate Chaos 2023 » de Reclaim Finance. Or, si leurs engagements portent souvent sur le fait de ne plus financer directement de nouveaux projets, cela ne les empêche pas de continuer de financer des entreprises qui porteront ces nouveaux projets…
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